Depuis sa création, le Cirad a dû intégrer, à un rythme sans précédent, l'évolution de la connaissance tout en faisant face à des changements assez radicaux de mandat (les instituts techniques se sont fondus en un organisme de recherche), d'environnement politique et institutionnel (disparition de la tutelle Ministère Coopération, création des UMR), et de contexte de travail (mondialisation, libéralisation et dérégulation de filières). La légitimité de l'organisme s'est maintenue en améliorant le niveau de production scientifique (thèse, HDR, publications dans des revues à comités de lecture) et en agrandissant le champ d'observation (de la parcelle à la gouvernance internationale d'une part … et au génome d'autre part). De nouvelles disciplines ont ainsi été convoquées, disciplines spécialisant les existantes (génomique vs génétique ou encore micro-économie vs économie etc.), ou disciplines élargissant le regard (sociologie etc.). Le nombre de spécialités disciplinaires a donc régulièrement crû pour atteindre 44 aujourd'hui, réparties dans 3 grands domaines SVE (Science dela Vie et de l'Environnement), S&T (Sciences et Technologies) et SHS (Sciences humaines et sociales), et organisées dans les 3 départements BIOS, PERSYST et ES. Regarder comment les spécialités disciplinaires (1, 2 et même 3) sont associées chez les chercheurs permet d'avoir une idée des trajectoires scientifiques privilégiées et des capacités d'évolution en cours de carrière. Au Cirad, la grande majorité des chercheurs affichant deux disciplines situent ces dernières à l'intérieur d'un même domaine (SVE, S&T ou SHS) et semble-t-il, selon une logique de convergence entre " objet, outil et concept ", plutôt que dans une optique d'ouverture disciplinaire et d'exploration de frontière. Quand l'association se fait entre deux domaines, les SHS sont rarement concernées, et on note finalement très peu de cas d'interdisciplinarité entre disciplines mobilisant des concepts, des objets ou des échelles très