En octobre 2017, après quelques mois de négociation, le Comité des Nations Unies pour la Sécurité alimentaire mondiale (CSA) a saisi son Groupe d'experts de haut niveau (HLPE) pour solliciter un rapport sur l'agroécologie qui avait été identifiée comme l'une des pistes pour faciliter la transformation des systèmes alimentaires. Ce rapport, publié en 2019, affirme qu'il n'y a pas de définition unique de l'agroécologie. Il montre qu'il s'agit d'un concept dynamique qui fait référence à un cadre scientifique qui implique plusieurs disciplines et qui s'affirme parfois transdisciplinaire. Le rapport pointe aussi sur l'existence de tensions importantes quant aux différentes acceptions et propose une définition des approches agroécologiques. Il identifie cinq niveaux de mise en oeuvre de l'agroécologie: au premier, il s'agit d'améliorer l'efficience de l'usage des intrants et de réduire l'usage de ceux qui sont chers, rares ou posent problème d'un point de vue environnemental. Le second niveau consiste à remplacer les intrants et les pratiques "conventionnels" par des alternatives agroécologiques. Le troisième comprend des propositions visant à reconcevoir les agroécosystèmes. Au quatrième est suggérée une reconnexion entre consommateurs et producteurs via le développement de réseaux alimentaires alternatifs. Enfin, le cinquième ambitionne la conception d'un système alimentaire fondé sur la participation des acteurs, la relocalisation, l'équité et la justice.