Depuis la 2ème guerre mondiale, l'industrialisation de l'agriculture s'est appuyée sur l'usage massif des pesticides pour protéger les cultures contre les ravageurs et les maladies. Les conséquences sanitaires, environnementales, sociales, écologiques et même économiques de cette protection agrochimique sont décriées, mais l'utilisation des pesticides continue d'augmenter dans la majorité des régions du monde. L'agroécologie représente pourtant une alternative crédible et durable à l'agrochimie. La protection agroécologique des cultures (PAEC) est la déclinaison de l'agroécologie à la protection des cultures et repose sur deux axes principaux : favoriser la biodiversité animale et végétale dans les agroécosystèmes ; favoriser la santé des sols des parcelles cultivées. Les principes de la PAEC ont été mis à l'épreuve du terrain, en milieu producteur, à l'île de La Réunion, avec des résultats significatifs : réduction drastique, voire suppression, des pesticides (notamment herbicides et insecticides) ; restauration de la biodiversité (exemple des arthropodes) et du fonctionnement écologique des agroécosystèmes (productions fruitières et maraîchères) ; réduction des coûts de production sans pertes de production ; réduction du temps de travail et motivation accrue des agriculteurs. Dans le delta du Mékong, dans un contexte d'augmentation forte des productions agricoles et de l'usage des pesticides, est-il possible de réduire l'utilisation des pesticides en s'appuyant sur la PAEC ?