Mdpi, produire en masse les articles avec un délai soumis-accepté de quatre semaines
Fovet-Rabot C.. 2022. Montpellier : CIRAD, 34 p..
Nous considérons l'éditeur scientifique commercial sino-suisseMdpi (http://www.mdpi.com/) comme un éditeur dit prédateur (ou douteux, illégitime, de faible qualité, non digne de confiance, etc.). Depuis 2010, Mdpi développe un univers lucratif et complet de la publication en libre accès total modèle auteur payeur (avec frais de publication, ou Article processing charges, APC) en faisant de la production de masse : que le contenu soit bon ou mauvais, cela doit rapporter financièrement beaucoup et vite. A partir de 2018, Mdpi accentue son déploiement en s'appuyant sur un marketing très efficace auprès des scientifiques pour qu'ils s'impliquent comme auteurs et Guest Editors dans des dizaines de milliers de numéros spéciaux dont les thèmes n'ont de cesse de se croiser entre eux et entre les revues. Sa croissance quantitative s'accentue encore : nombre d'articles, nombre de scientifiques auteurs et Editors, hyperinflation des APC, etc. Mdpi s'installe dans les habitudes des scientifiques, qui apprécient le service rendu par son modèle de revues : acceptation quasi certaine, publication ultra rapide (délai médian soumis-publié de 38 jours en 2021, incluant un délai accepté-publié de 3 à 5 jours), frais restant inférieurs aux autres revues hybrides ou en libre accès total pratiquées par les chercheurs. Le Cirad ne fait pas exception à cette évolution, où Mdpi absorbe en 2021 près de 10 % des articles Cirad publiés dans des revues à facteur d'impact. Nos observations sont corroborées par les études externes sur cet éditeur, que nous rapportons ici. Ainsi que s'alarme le rapport IAP 2022 (InterAcademy Partnership, Combatting Predatory Academic Journals and Conferences) : " les revues et conférences prédatrices risquent de s'enraciner dans la culture de la recherche. "
Documents associés
Document technique