Les dégâts spectaculaires d'un ravageur signifient-ils qu'il faut traiter ? Cas de la chenille légionnaire d'automne en culture de maïs doux au Sénégal
Seye D., Gozé E., Brévault T.. 2021. In : Kane Ndjido (ed.), Orange Didier (ed.), Brun-Diallo Lauren (ed.). Adaptation et résilience des agricultures en Afrique de l’Ouest : innovations agroécologiques et intégration des territoires. Résumés. Dakar : ISRA, p. 91. Conférence intensification durable (CID 2021). 3, 2021-11-23/2021-11-26, Dakar (Sénégal).
La chenille légionnaire d'automne, Spodoptera frugiperda (Lepidoptera, Noctuidae), est un ravageur invasif d'introduction récente qui cause d'importants dégâts sur les cultures de maïs en Afrique. Des stratégies de gestion durable du ravageur basées sur les principes de la lutte intégrée ont été recommandées pour limiter les externalités négatives liées au recours systématique aux insecticides de synthèse, tant sur la santé des écosystèmes que sur la biodiversité. Une des approches proposées repose sur l'établissement de seuils économiques d'intervention fixant la densité de population du ravageur à partir de laquelle une décision d'intervention doit être prise pour contenir les dégâts dont l'incidence économique serait supérieure au coût d'une intervention. Nous présentons ici les premiers résultats d'une expérimentation au champ qui avait pour objectif de déterminer les relations entre les dégâts causés par les chenilles à différents stades phénologiques d'une culture de maïs doux et les pertes de production. Pour cela, nous avons transféré des chenilles sur des plants de maïs à différents stades du cycle de développement, puis évalué les dégâts sur les feuilles (échelle de Davis) au stade végétatif, ou sur les épis au stade reproductif. A la récolte, la longueur des épis ainsi que les dégâts directs sur les épis ont été évalués. Seules les attaques très précoces des plants de maïs au stade végétatif une ou deux semaines après la levée ont un impact significatif sur la longueur et le nombre d'épis produits, tandis que les attaques au stade reproductif ont plutôt un effet sur la qualité organoleptique des épis. Les analyses en cours doivent permettre de déterminer les niveaux de dégâts foliaires et de dégâts sur les épis susceptibles de provoquer des pertes de rendement. En conclusion, il apparaît que des attaques spectaculaires de la CLA dans les champs de maïs ne nécessitent pas forcément des interventions phytosanitaires, en raison de la capacité de compensation
Documents associés
Communication de congrès
Agents Cirad, auteurs de cette publication :
- Brévault Thierry — Persyst / UPR AIDA
- Gozé Eric — Persyst / UPR AIDA