Les insectes ravageurs des cultures représentent une contrainte importante à l'augmentation de la productivité agricole en zone sahélienne. La stimulation des processus de régulation naturelle dans les agrosystèmes considérés est vue comme une voie à explorer pour réduire durablement les pertes de rendement dues à ces ravageurs. Cette régulation s'exerce au travers des ressources utilisées par le ravageur dans son habitat (bottom-up) ainsi qu'au travers de ses ennemis naturels (top-down). Les leviers sont multiples et redevables d'actions à différentes échelles, du champ cultivé au territoire, mais nécessitent d'approfondir notre connaissance du système de vie des ravageurs et de leurs ennemis naturels, mais aussi de la perception et des connaissances qu'en ont les paysans. La présente étude a été conduite dans la zone de Koussanar (Tambacounda, Sénégal) dans le cadre du projet FAIR Sahel. Elle s'articule en deux grandes parties qu'il convient de mettre en regard : l'une sur la connaissance de l'écologie de la régulation naturelle des ravageurs des cultures sur le territoire exploré, l'autre sur la co-conception avec les paysans de systèmes de culture ou de paysages " régulateurs ". Un réseau de parcelles d'observation (arachide, mil, maïs) sélectionnées selon un gradient de complexité du paysage prenant notamment en compte l'importance de la végétation semi-naturelle comme réservoir potentiel d'ennemis naturels, a été suivi tout au long de cette campagne 2021 pour évaluer la régulation des ravageurs par leurs ennemis naturel selon des critères d'efficacité et de faisabilité technique. Nous présentons ici les premiers résultats de l'impact de la régulation naturelle sur les ravageurs des cultures et les pertes de rendement associées, les ennemis naturels ou les communautés d'ennemis naturels clés, et l'effet des pratiques culturales, des conditions de milieu et du contexte paysager sur la régulation naturelle des populations de ravageurs. La perception des agriculte