Les services écosystémiques rendus par la biodiversité sont la clé d'une production alimentaire durable. En Martinique, nous assistons à une réduction des surfaces d'îlots forestiers et à une homogénéisation du paysage agricole par des systèmes de monoculture, notamment la monoculture intensive de banane. Cette dernière subit une grande pression parasitaire nécessitant une grande quantité d'intrants chimiques. Le charançon du bananier est un des ravageurs causant le plus de pertes de rendements. Cette étude vise donc à quantifier l'effet des îlots forestiers et l'utilisation des herbicides sur le service de bio-régulation du charançon noir du bananier (Cosmopolites sordidus). Nous avons sélectionné 13 parcelles de bananier en bordure forestière. Nous avons quantifié les communautés de prédateurs et de charançon en déposant des pièges barbers en début de la saison humide. Nos résultats montrent que les îlots forestiers contribuent à l'introduction d'une grande richesse spécifique et d'une grande abondance de prédateurs. De plus, en réduisant les traitements herbicides annuels, ces agroécosystèmes intègrent une composition spécifique différente, une plus grande richesse spécifique et une plus grande abondance de prédateurs. Nos résultats montrent aussi que cette augmentation de l'abondance de ces différents prédateurs, notamment les deux fourmis C. sexguttatus et S. geminata et de l'araignée Lycosidae sp se traduit par des populations moins importantes de charançon de bananier, suggérant une meilleure biorégulation. Ce résultat est surtout observé à proximité des îlots forestiers dans les parcelles ne recevant pas d'herbicides.