Plusieurs expériences de protection agroécologique des cultures (PAEC) ont été conduites à La Réunion dans les années 2010 : gestion agroécologique des Mouches des cucurbitacées, protection agroéocologique des vergers de manguiers. Après un rappel des limites de la protection intégrée des cultures (PIC ou IPM) observées depuis 60 ans, la protection agroécologique des cultures, qui correspond à l'application des principes de l'agroécologie à la protection des cultures, est décrite dans ses grandes lignes : ensemble de disciplines scientifiques, ensemble de pratiques agronomiques, ensemble d'interactions entre acteurs. Sur le terrain, la stratégie phytosanitaire de la PAEC s'appuie sur 3 axes : ordonnancement des pratiques dans le temps, mise en place concomitante de pratiques cohérentes et synergiques, fil conducteur écologique. Les pratiques des expériences de PAEC conduits à La Réunion sont ensuite décrites sur le plan biotechnique : priorité donnée aux mesures préventives (dont arrêt des traitements pesticides d'entrée de jeu), pratiques favorisant la biodiversité et la santé du sol, autres pratiques compatibles et synergiques, pratiques curatives en dernier ressort. Les résultats de ces expériences sont ensuite donnés et des leçons en sont tirées, afin de proposer des recommandations sur les plans socio-économiques, organisationnels, politiques et techniques, pour d'autres expériences agroécologiques.