Si les productions céréalières locales sont au centre de la sécurité alimentaire de l'Afrique soudano-sahélienne, le contexte de tendance à la baisse des rendements observé sur le sorgho et le mil depuis 2006 au Burkina Faso interroge l'efficacité des mécanismes d'adoption de nouvelles variétés mises au point par la recherche agronomique. En mobilisant le système d'innovation comme cadre d'analyse, des enquêtes qualitatives participatives auprès des différentes parties prenantes ainsi que des bases de données secondaires, nous caractérisons d'abord les structures institutionnelles qui organisent le processus d'adoption variétale. Nous analysons ensuite au sein des structures comment s'organise l'appropriation des nouvelles variétés via les réseaux d'acteurs. Les résultats révèlent des secteurs semenciers formel et informel en hybridation avec cependant peu de mutualisation des bases de connaissances. En plus d'être caractérisée par sa centralité territoriale, la gouvernance des réseaux est marquée par une asymétrie économique entre les conditions de sélection et d'adoption et des cadres d'apprentissage des conseillers agricoles des services publics mis en épreuve. Cette situation entrave le bouclage du phasage de l'adoption. Pour un réseautage au service d'une adoption variétale innovante, il est nécessaire de dynamiser le conseil agricole à partir du Ministère en charge de l'agriculture, eu égard à son importance stratégique au côté des organisations paysannes en termes de recourt technique et de décentralisation.