Le changement climatique, la sécheresse, la rareté des ressources pastorales et l'éloignement des marchés pèsent lourdement sur l'activité d'élevage dans les zones désertiques. Cependant, le dromadaire présente des aptitudes réelles d'adaptation à ces conditions. L'objectif de ce travail est d'examiner le rôle socio-économique de cette espèce dans la zone Centre-Est (Zagora, Errachidia, Figuig) et dans la zone Sud (région du Guelmim-oued Noun). Les résultats obtenus à partir d'une enquête menée auprès de 151 acteurs ont mis en exergue les multiples rôles socioculturels du dromadaire dans la vie des éleveurs, pour lesquels il constitue un capital, une source d'alimentation, et une garantie d'emplois et de revenus. L'exploitation de la production cameline est principalement assurée par la vente d'animaux vivants, notamment les chamelons mâles (avec un prix moyen de 7747 ± 636 DH/chamelon) et les animaux de réforme (17350 ± 9804 DH/animal). Les circuits de vente mettent en jeu de nombreux acteurs : commerçants, vendeurs de fourrage, transporteurs, bouchers, gérants des marchés. Le lait joue aussi un rôle économique important. La production moyenne du lait est de 2,8 litre/chamelle/jour, et elle est largement autoconsommée. Seuls 22,5% des éleveurs interrogés le vendent en suivant des circuits de commercialisation courts, soit par la vente directe dans la zone Centre-Est soit par la vente directe et via des intermédiaires dans la zone Sud. Cependant, les co-produits tels que la laine et les excréments sont rarement valorisés. Le dromadaire joue également un rôle socio-culturel très appréciable par son rôle important dans les manifestations sociales (mariage, festival, course…), et il contribue au développement du tourisme. Malgré que le dromadaire soit un animal à plusieurs valeurs (patrimoniale, socioculturelle, environnementale et économique), ses produits pâtissent toujours d'une faible valorisation économique en raison du peu d'appui financier à la filière et du peu