Les cours des principaux produits tropicaux, en hausse générale en 2021 sur fond de reprise post-covid et de pénurie ponctuelle de main-d'oeuvre, ont évolué en 2022 dans le plus grand désordre. Deux groupes se distinguent. Les produits qui pour une nouvelle année consécutive enregistrent des déficits (café, thé, huile de palme), et ceux marqués par des excédents (cacao, caoutchouc, bois). Ces excédents, même modestes, surviennent dans un contexte d'incertitude sur les perspectives de croissance mondiale qui en amplifie l'effet sur les prix. Dans cette période particulière d'intervention des banques centrales pour juguler l'inflation et dépréciation de bon nombre de monnaies face au dollar, les marchés ont perdu le nord et peinent à s'accrocher aux fondamentaux. Un élément stable se détache de ce méli-mélo : miser sur la croissance de la consommation chinoise pour écouler ses produits mais soutenir prix et revenus devient un pari risqué, s'il n'est pas déjà perdu.