L'huile de palme reprend sa place d'huile relativement bon marché, à côté de ses concurrents directs que sont les huiles de soja, tournesol et colza. Même avec des coûts de main-d'oeuvre croissants, la production d'huile de palme reste aujourd'hui la plus prévisible, la plus abondante et la moins onéreuse. La guerre en Ukraine, qui au printemps 2022 a porté le cours des huiles végétales au-delà de $ 1 700 la tonne dans un même mouvement, s'estompe et permet de retrouver les fondamentaux du marché : avec d'un côté l'offre prévisible et croissante d'huile de palme, provenant des vergers malaisiens et surtout indonésiens, et destinée de plus en plus à l'Asie, et de l'autre un marché des huiles tempérées plus instable, fragmenté, car sensible aux décisions d'assolement des producteurs et aux incitations et autres mesures de soutiens domestiques. Le soutien au biodiesel aux États-Unis est un cas d'école : il vise à stimuler la demande de soja produit aux États-Unis sans possible substitution par de l'huile de palme, limitant de fait les arbitrages et la convergence entre les prix. Après avoir flirté avec les $ 1 800 la tonne en mars 2022, l'huile de palme a terminé l'année en dessous de $ 1 000, effaçant les gains accumulés depuis deux ans.