L'emploi des pesticides en agriculture présente un risque avéré pour la santé des utilisateurs et des populations (INSERM, 2021), risque dont la caractérisation est difficile, car les impacts des pesticides s'observent sur le long terme. Or, les usages sont variables dans le temps, au gré de la mise sur le marché ou du retrait des substances actives, mais aussi dans l'espace selon les pratiques d'épandage. Par ailleurs, les interactions spécifiques des molécules épandues avec le milieu conditionnent leur présence dans les différents compartiments de l'environnement. Ici, nous présentons AGRI-STAMP, un modèle organisant l'information hétérogène disponible pour représenter les dynamiques d'utilisation des pesticides et leur devenir, afin de produire des indicateurs de pression environnementale. Ce modèle, créé en Guadeloupe est particulièrement adapté aux conditions de l'île. Les systèmes agraires pluriannuels (majoritaires en termes de surface sur l'Île) sont simulés de manière à conserver une continuité temporelle et géographique des différentes surfaces agricoles au fils des années. Les systèmes annuels (maraîchage, etc.) sont également simulés de manière plus simpliste. Les itinéraires techniques moyens des différentes cultures présentes sur le territoire sont fournis au modèle afin que celui-ci simule les applications de pesticides sur le territoire à l'aide des cartes agricoles fournies. Les quantités appliquées sont enregistrées aux seins d'un carroyage “stock de pesticide dans le sol”. Ces quantités évoluent au fur et à mesure de la simulation en fonction des interactions entre les substances actives (temps de demi-vie “DT50” et coefficient de partage avec le carbone dans l'eau “Koc”) et leur environnement (sol et pluie). Finalement ce carroyage peut être agrégé à des échelles spatiales plus importantes (IRIS, bassin versant ...) pour le calcul de divers indicateurs. Les données d'entrées du modèle et la production d'indicateurs basés sur les sorties du modèle