Les systèmes agroforestiers fournissent un large éventail de services écosystémiques tels que le stockage du carbone dans le sol, la régulation de l'érosion hydrique ou éolienne et l'apport de biodiversité. Cependant, les modalités et l'impact de l'introduction d'espèces d'arbres ou d'arbustes dans les systèmes de culture bananiers ont rarement été étudiées, notamment la contribution d'espèces de légumineuses ligneuses dans la production durable de ces systèmes grâce à la fixation biologique de l'azote. Cette évaluation a été réalisée au sein d'un essai au champ du programme de recherche BANABIO (projet Ecophyto/UR GECO CIRAD) en Martinique où différents modes de gestion agronomique des bananeraies sont comparés. Dans cet essai, trois modes de gestion sont testés : Culture Conventionnelle avec apport d'intrants chimiques ; Culture Biologique avec fertilisation organique et Culture Agroforestière avec fertilisation organique et intégration de deux légumineuses ligneuses, Inga ingoides et Indigofera zollingeriana, et de cacaoyers. La restitution de la biomasse au sol provenant des chutes de litière et des émondes des différentes espèces de plantes a été quantifiée au sein des parcelles agroforestières. La teneur en N et l'abondance naturelle en 15N (sigma15N) d'échantillons de feuilles et de rameaux ont également été mesurées pour estimer la quantité d'azote _xé restituées par Inga et Indigofera et celle transférée aux bananiers adjacents. Deux ans après plantation, les biomasses des parties aériennes restituées par Inga et Indigofera s'élevaient à 2,25 t MS.ha-1 au total. Les proportions d'azote fixé (pour cent Ndfa) estimées chez Inga et Indigofera atteignaient 80% et 75% respectivement, ceci donnant une quantité de N fixé restitué par les deux espèces d'environ 30 kg.ha-1 au total. Nous avons par ailleurs évalué à 12% la proportion de N fixé transférée des légumineuses aux bananiers au sein des parcelles agroforestières. Notre étude montre un impact positif de l'in