L'élevage de dromadaires et la valorisation de ses produits au Maroc, qui intéressaient peu la recherche agronomique, les politiques publiques marocaines, ou encore les investisseurs, semblent connaître un nouveau souffle depuis quelques années. De nombreux projets financés par les pouvoirs publics1, tels que des centres de collecte de lait de chamelle et de découpe de viande de dromadaire ou encore le financement de machines de conditionnement pour des coopératives déjà en place, se sont multipliés dans les régions du sud. Certes encore loin du modèle productiviste de l'Arabie Saoudite, on remarque tout de même une dynamique similaire et une vision commune aux pays du Golfe au sein de certaines sphères marocaines qui s'intéressent à la question cameline. Par ailleurs, l'engouement récent des travaux universitaires pour l'analyse des systèmes d'élevage camelins et l'analyse filière se limite souvent aux provinces du sud où la majorité du cheptel national est concentré : Zagora, Guelmim, Laâyoune, Oued Ed-Dahab … Délaissé, le marché urbain nord de la filière cameline n'a donc pas encore été étudié. Ainsi, dans l'optique de produire des données actualisées et fiables, nous avons mené un travail de recherche exploratoire, établissant un premier état des lieux de ces filières dans les grandes villes du nord. Cet état des lieux a pour but de caractériser les produits camelins actuellement disponibles sur le marché urbain nord, de quantifier leurs flux et de les localiser. Il n'est pas exhaustif mais se veut un support pour de futurs travaux de recherche et de réflexions.