Pour résoudre les problèmes d'alimentation de leur cheptel liés en grande partie à la modification de l'espace pastoral du Delta, les éleveurs ont adapté des pratiques ancestrales comme la transhumance, où ont élaboré de nouvelles pratiques telles que la complémentation à base de sous-produits, afin d'utiliser de façon rationnelle le disponible fourrager existant. Si en milieu peul et maure, l'alimentation du cheptel reste basée sur l'exploitation des parcours naturels, la complémentation en saison sèche de certaines catégories d'animaux est un phénomène nouveau, qui est en quelques années rentré dans les moeurs et qui donne la possibilité à chaque éleveur d'atteindre différents niveaux de production en fonction de ses objectifs propres. En milieu villageois, les disponibilités importantes en sous-produits agricoles issus des cultures irriguées permettent aux éleveurs de privilégier des systèmes d'élevage intégré basés sur l'utilisation de ce disponible en sous-produits, et laissent envisager à terme, un possible développement de l'embouche villageoise ovine et bovine si les problèmes de commercialisation sont résolus. Pour arriver à élaborer des propositions concrètes en matière de développement, un travail de recherche sur différents thèmes doit être mené dans le cadre du programme de recherche sur les systèmes de production, mais nécessite un appui non négligeable de différents spécialistes de la recherche zootechnique et du développement.