La cercosporiose noire est une maladie foliaire du bananier causée par le champignon ascomycète Pseudocercospora fijiensis. Les spores se propagent à grande distance et contaminent les bananeraies. Outre les pertes de rendement qui peuvent atteindre 25¿%, la maladie diminue la durée de conservation des fruits, provoquant des pertes à l'exportation (jusqu'à 100¿% de la récolte). Actuellement, le principal levier de gestion est l'application de fongicides dont l'IFT (indicateur de fréquence de traitement) peut être de 80 dans certaines régions du monde. L'objectif du projet BanaMosaïc, qui a pris place entre 2020 et 2023 en Martinique, était de développer une gestion territoriale collective des bioagresseurs des bananiers, en particulier le charançon noir du bananier et la cercosporiose noire. En ce qui concerne cette dernière, le projet s'est intéressé à la dispersion du champignon à l'échelle du paysage, en intégrant la complexité des différents éléments paysagers, et à l'intérêt des haies pour la régulation de la maladie. Résultats – La dynamique globale de dispersion de l'inoculum à l'échelle du paysage dépend majoritairement de variables météorologiques. Pour autant, les éléments de paysage dans un rayon de 1¿000 mètres autour d'une parcelle exercent une influence conductive (zones de bananiers non traités, forêt) ou suppressive (bananiers traités, zones non-hôtes, haies) en fonction de la surface qu'ils occupent et de leur éloignement de la parcelle. À courte distance (200 mètres), les haies limitent clairement la dynamique de maladie : les bananiers situés à proximité de haies hautes et larges sont moins contaminés par les ascospores (spores issues de la reproduction sexuée), tandis que des haies opaques intraparcellaires réduisent fortement la libération des conidies (spores issues de la reproduction asexuée).