Depuis plus d'une décennie à La Réunion, le 2,4-D et les autres herbicides sélectifs de la canne à sucre d'une part et le glyphosate d'autre part constituent les 3 poids lourds des pesticides importés, stabilisés à environ 200 tonnes de substance active en tout, dont plus de ¾ pour les désherbants, alors que les surfaces agricoles diminuent. La singularité de la situation de la canne nous a permis d'y estimer et de suivre l'IFT herbicides canne à l'échelle du " territoire Réunion " à partir des statistiques de ventes BNVD disponibles depuis 2009, en communiquant aux conférences COLUMA depuis 2013. Les moyennes triennales glissantes de l'IFTH avaient déjà mis en évidence une 'fièvre' du 2,4-D, qui en 2016 semblait s'estomper mais qui a repris de plus belle actuellement, hausse sans doute virtuelle recouvrant des achats préventifs face aux multiples risques de retraits. Malgré les efforts continus de la filière canne, résolument engagée dans plusieurs voies complémentaires dont l'optimisation de l'utilisation des herbicides et le développement d'alternatives techniques ou systémiques (enfilade de projets DEPHY expé), il sera difficile dans le contexte socio-économique actuel et compte-tenu de l'intangibilité des handicaps naturels (relief et pierrosité) de faire mieux que les planteurs de la quinzaine de fermes DEPHY qui parvenus à baisser d'un bon tiers leur IFTH parviennent tous à un niveau plancher qui semble s'établir autour de 2,5. Décidément, les chiffres semblent bien têtus.