Contamination du réseau trophique du sol par la chlordécone d'un agroécosystème bananier de Martinique
Coulis M., Senecal G., Devriendt-Renault Y., Parinet J., Guérin T., Pak L.T.. 2023. Fort de France : s.n., 2 p.. Chlordécone, la recherche menée in situ – points forts, difficultés et perspectives, 2023-11-15/2023-11-16, Fort-de-France (Martinique).
En Martinique, la chlordécone (CLD) a été utilisée entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon noir du bananier (Cosmopolites sordidus). Aujourd'hui, 12 000 ha de sols présentent un risque de contamination par la CLD, (Cabidoche et Lesueur-Jannoyer, 2011). Aucune donnée n'existe sur la contamination par la CLD de la macrofaune du sol. Compte tenu du rôle important joué par ces organismes dans le fonctionnement des agroécosystèmes, l'objectif de ce travail est de comprendre les mécanismes de transfert de la CLD vers les invertébrés du sol puis dans le réseau trophique. L'étude différencie les deux principaux mécanismes de bioaccumulation : bioconcentration (Dromard et al., 2018) (par contact, tégument vs. exosquelette ; par ingestion, saprophages et géophages vs. herbivores) et bioamplification (Gray, 2002) (consommateurs primaires vs. prédateurs). Dans six parcelles (500 m2) en bananeraie de l'essai BANABIO (Le Lamentin, Martinique), nous avons ciblé et collecté sept espèces d'invertébrés représentatives des communautés de macrofaune du sol des agroécosystèmes de Martinique (Coulis, 2021 ; El Jaouhari et al., 2022 ; El Jaouhari et al., 2023), en veillant à représenter des niveaux trophiques contrastés. Les analyses en CLD et chlordécol (CLDOH) ont été réalisées sur des échantillons de sol du site d'étude et les organismes de la macrofaune (Saint-Hilaire et al., 2018). Ces dernières ont ensuite été mis en relation avec des mesures de d15N (niveau trophique) et le taux d'ingestion de sol (régime alimentaire) pour détailler les mécanismes de bioaccumulation. Les sols (profondeur 0-30 cm) de ces parcelles présentent des concentrations en CLD et en CLDOH comprises entre 147,4 et 336,3 µg/kg MS et entre 12,8 et 45,5 µg/kg MS, respectivement. La présence de CLD et de CLDOH est quantifiée dans l'ensemble des organismes étudiés du réseau trophique de macrofaune du sol. Néanmoins, il n'y a pas de relation significative entre les concentrations en CLD dans le sol et dan
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Communication de congrès
Agents Cirad, auteurs de cette publication :
- Coulis Mathieu — Persyst / UPR GECO
- Pak Lai-Ting — Persyst / UPR HORTSYS
- Senecal Gael — Persyst / US Analyses