En 2021, La Martinique était au deuxième rang des départements français les plus consommateurs de glyphosate par hectare de surface agricole utile. Cette situation découle de multiples contraintes auxquelles font face les agriculteurs : climat tropical propice au développement des adventices, parcelles non mécanisables, manque de main d'oeuvre, etc., faisant du désherbage chimique une méthode efficace, facile et économiquement rentable. Néanmoins, les analyses d'eau de la rivière du Galion et de La Digue témoignent d'une contamination par le glyphosate et son métabolite, l'AMPA. Face à ce constat et à cette problématique qui suscite la controverse, l'action de recherche entreprise s'est interrogée sur les voies de sortie du glyphosate en Martinique et les enjeux techniques, sociaux et territoriaux associés. Elle a été menée en partie dans le bassin versant du Galion (BVG) en Martinique, empruntant une démarche participative en collaboration avec les acteurs du territoire (agriculteurs, institutionnels des secteurs public et privé, animateurs, scientifiques, etc.). Ce travail a été mené en trois phases : (i) un diagnostic des usages de glyphosate dans le BVG, (ii) un recensement des pratiques agricoles alternatives présentes en Martinique et (iii) la co-conception de plusieurs scénarios à l'horizon 2035 autour de l'avenir du glyphosate. (i) Les résultats révèlent que l'utilisation du glyphosate touche toutes les filières. Chaque utilisation vise des objectifs spécifiques tels que l'entretien des bordures, la remise en culture ou les traitements localisés. Un tiers des exploitants enquêtés ne fait pas usage de glyphosate pour des questions de rendement, de santé humaine, d'intégration de normes et de volonté de pratiquer une agriculture plus vertueuse. Des usages plus concentrés et importants sont observés pour les filières banane et canne à sucre. (ii) Des alternatives sans glyphosate, ont été identifiées et déclinées en sept leviers principaux. Elles ont été partagé