Parmi plusieurs procédés de délibération dans le projet DSCATT sur la séquestration du carbone dans les sols, nous avons utilisé les métaphores, des images, comme outils pour questionner, discuter et construire des représentations partagées. Nous proposons de présenter la démarche et les résultats de cette expérience d'un collectif composé d'habitants et de cher-cheurs, femmes et hommes, dans le Bassin Arachidier au Sénégal. Nous avons trouvé diverses métaphores pour partager les résultats de la recherche à propos des sols et de l'importance des arbres et de la jachère. Par exemple : le Faidherbia est le frère du paysan ; les racines de l'arbre sont comme une charrette ; la mort d'un arbre est comme un trou qui se forme dans un sac de riz ; couper les jeunes pousses est comme couper la chance. Les métaphores peuvent être utilisées isolément. Mais si l'on veut créer un récit qui soit la représentation d'un système, il faut chercher une cohérence. Cela s'est fait progressive-ment en partageant des métaphores de la construction puis des métaphores du soin. Nous avons cherché des métaphores sur le rôle de l'arbre et de la jachère en nous demandant : si le sol est un grenier, quel est le rôle du saas ? L'arbre permet l'accessibilité au grenier, il est aussi la charpente, le soutien du grenier. La jachère est comme un temps permettant d'ajouter des piliers pour renforcer la structure de la charpente. S'il n'y a pas assez de piliers, il y a urgence car il y a un risque d'effondrement. On peut aussi voir la jachère comme un temps et un lieu de soin et de repos. Si la jachère est un hôpital, qui sont les soignants ? Pour que le système de soin fonctionne bien, tous doivent prendre part aux soins : les humains mais aussi les animaux, les arbres… En pensant à la jeune pousse comme à un enfant, on comprend qu'elle a besoin de soutien, et que le meilleur soutien c'est un parent. Un arbre qui vient de pépinière est un orphelin. C'est une difficulté extrême. A condition de rester