Publications des agents du Cirad

Cirad

Éclaircir, mélanger les espèces, utiliser la migration assistée: Une évaluation de trois leviers de gestion pour adapter le pin d'Alep et le chêne vert aux sécheresses

Cailleret M., Veuillen L., Audouard M., Bonal D., Guillemot J., Helluy M., Limousin J.M., Lopez J.M., Martin-StPaul N.K., Moreno M., Morin X., Simioni G., Prévosto B.. 2024. Forêt Méditerranéenne, 45 (1) : p. 97-106.

L'augmentation de la durée et fréquence des sécheresses en région méditerranéenne est préoccupante puisqu'elle affecte le fonctionnement des forêts et entraîne un dépérissement des essences, même celles très résistantes à la sécheresse comme le pin d'Alep et le chêne vert. Afin d'économiser l'eau ou de mieux l'utiliser, la sylviculture peut offrir des leviers d'action pour favoriser la croissance et la survie des peuplements. Dans cet article, nous examinons trois de ces leviers pour le pin d'Alep et le chêne vert : (1) l'éclaircie, (2) le mélange d'espèces, et (3) la plantation de provenances ou espèces plus adaptées à la sécheresse. Nous utilisons les résultats de travaux réalisés sur les sites expérimentaux localisés dans le Sud-Est de la France - Ceyreste, Font-Blanche, Puéchabon et St-Mitre-les-Remparts - ainsi que les résultats issus d'expérimentations en milieu contrôlé, de modélisation, et de la littérature. (1) L'éclaircie améliore le bilan hydrique et favorise la croissance des individus restants surtout lors des périodes favorables du point de vue hydrique, les effets étant plus durables pour le chêne vert que pour le pin d'Alep. Pour cette dernière essence, l'effet de l'éclaircie sur la sensibilité à la sécheresse (c.à.d. réaction de la croissance radiale à la sécheresse) est cependant variable selon les conditions climatiques et édaphiques. (2) D'après une étude combinant expérimentation en milieu contrôlé et modélisations, le mélange entre le pin d'Alep (espèce évitant la sécheresse) et le chêne vert (tolérante à la sécheresse) se fait au bénéfice de la seconde sur le plan du stress hydrique. Le statut hydrique du pin reste inchangé qu'il se trouve en mélange ou en monoculture. (3) Les résultats de tests de provenances de pin d'Alep et pin brutia dans le jardin commun de Ceyreste montrent une survie et une croissance plus fortes du pin brutia par rapport au pin d'Alep et, pour cette dernière espèce, la provenance locale reste très performante. Cependan

Mots-clés : résistance à la sécheresse; sécheresse; pinus; croissance; sylviculture; dépérissement des forêts; forêt mélangée sempervirente; pinus halepensis; quercus; adaptation; quercus ilex; aménagement forestier; stress dû à la sécheresse; france; languedoc-roussillon; provence-alpes-côte d'azur

Documents associés

Article (c-notoriété en attente de mise à jour)

Agents Cirad, auteurs de cette publication :