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Sénégal enjeux et défi d'une filière destinée aux marchés locaux et régionaux

Prochasson A., Lakhia S., Achard R., De Lapeyre de Bellaire L., Rapetti M., Deboin J.M.. 2024. s.l. : s.n., 1 p.. Journée d'étude "Des fruits encore tropicaux ? ", 2024-01-19/2024-01-19, Toulouse (France).

Ces deux dernières décennies, la filière de la banane au Sénégal a connu une forte impulsion motivée par une demande nationale croissante et l'importation de banane de pays d'Afrique de l'Ouest comme la Côte d'Ivoire ou le Ghana. En 2023, la consommation nationale est estimée à 70 000 tonnes pour une production d'environ 45 000 tonnes (com.pers, Sall 2023). Les grands bassins de production sont concentrés autour des fleuves Gambie et Kayanga dans les régions de Tambacounda et de Kolda. Le contexte climatique avec l'absence de précipitations plus de la moitié de l'année nécessite l'installation de périmètres irrigués. Le climat tropical sec de ces régions permet un développement de la culture sans utilisation de pesticides dans un contexte de faible pression parasitaire et fongique. La filière s'articule autour de nombreux acteurs et répond à des enjeux nationaux forts de sécurité alimentaire et de stabilisation des populations dans des régions impactées par le dérèglement climatique (Mwongera, 2022). Les producteurs s'organisent en Groupement d'Interêt Economique (GIE) privés ou communautaires. La banane sénégalaise est principalement destinée au marché national. Deux types de produits sont commercialisés : (i) la banane en vrac vendue en régimes entiers transportés dans des camions non réfrigérés, (ii) la banane en caisse vendue en bouquets conditionnés dans des caisses et transportée dans des camions réfrigérés. Un réseau de petits mûrisseurs artisanaux s'est développé permettant d'alimenter en continu le marché. Malgré ses efforts, la filière banane au Sénégal est confrontée à de nombreux défis. Les changements climatiques, tels que les sécheresses, les inondations et les fortes températures impactent la production et questionnent sur la durabilité des systèmes de culture en place. De plus, la concurrence de la sous-région (Côte d'Ivoire, Ghana) est forte, ce qui demande aux producteurs sénégalais d'être extrêmement soucieux de la qualité finale de leur produit.

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