Dans un contexte marqué par la connaissance croissante des effets délétères des pesticides sur la santé humaine et la biodiversité, leurs usages sont en forte augmentation dans les agricultures tropicales. Ce paradoxe soulève la question de la connaissance des verrous et leviers institutionnels à la réduction d'usages, dont les alternatives relevant de l'agroécologie. Nos résultats montrent que, malgré de nouvelles régulations à l'échelle internationale, les politiques de soutien aux pesticides ne faiblissent pas. Ces soutiens engendrent des distorsions de compétitivité technologique au détriment de la réduction d'usage. Des leviers institutionnels potentiels d'une réduction ont été identifiés. Ils proposent notamment de mieux renseigner le poids du coûts des pesticides dans les budgets publics et les investissements nécessaires dans les innovations portées par l'agroécologie.