Ce travail aborde les impacts économiques et sociaux de l'artisanat de transformation des légumineuses, notamment le niébé sur les femmes. Il présente les résultats de l'étude réalisée au Bénin, et la dynamique engagée avec la plateforme d'innovation dénommée AÏDOTÉ (esprit éveillé). L'alimentation de rue dans les centres urbains est constituée majoritairement de femmes artisanes, de très petites entreprises. Les résultats de nos enquêtes dans la ville de Cotonou ont révélé une proportion notable de plus de 2600 artisanes investit dans la transformation du niébé et approvisionnent quotidiennement les consommateurs en deux produits à base de niébé (Ata et Abobo). Elles transforment environ 54 tonnes de niébé par semaine, qui leur génère un revenu et la capacité de prendre en charge six personnes dans le ménage. Ce maillon génère environ 4500 emplois sur les différentes chaines de valeurs. Une diversité de produits découle de la transformation du niébé. En dépit de cette importance économique et sociale, les artisanes font face à plusieurs difficultés d'ordre organisationnelles et institutionnelle, technique et technologique et financier. Elle subissent les effets de la fluctuation des prix de la matière première et ne disposent pas d'équipements adaptés de production. Le déguerpissement des abords des trottoirs, lieu de vente de la majorité d'entre elles et les effets de la COVID 19 ont considérablement ralenti l'activité des artisanes. Nombre d'entre elles ont perdu le capital de production. La faible structuration des artisanes ne permet pas d'engager des négociations avec les autorités politiques . L'importance de cet artisanat à base de niébé dans l'alimentation de rue et les systèmes alimentaires, nécessite qu'il soit davantage pris en compte dans les politiques urbaines. Un processus collaboratif innovant et mutilacteurs, est engagé pour faciliter les interactions et créer un cadre de plaidoyer pour une reconnaissance du rôle majeur joué par les artisanes du se