Les systèmes agrosylvopastoraux sahéliens (SAS) sont des contributeurs possibles à la lutte contre le changement climatique, du fait de leur capacité à stocker le carbone (C) dans les compartiments sol et plantes. Toutefois, l'impact spécifique des SAS sur les émissions de CO2 est très faiblement documenté en raison du manque de données expérimentales recueillies dans le contexte local. Des mesures d'échanges de CO2 ont été effectuées en continu sur un an, de juin 2021 à juin 2022, au Sénégal, en saison sèche et en saison pluvieuse, dans un SAS qui a la particularité d'être dominé par Faidherbia albida (14°29'44.916''N ; 16°27'12.851''W). On s'est intéressé à évaluer l'influence de l'espèce Faidherbia albida sur les flux de CO2 à l'échelle de la parcelle qui comportait aussi une culture d'arachide en saison pluvieuse. Pour cela, le suivi a été réalisé au moyen de chambres automatisées (50 x 50 x 50 cm), placées loin des arbres (FS, Full Sun ; n=4) et sous le houppier des arbres (Sh, Shade ; n=4), et couplées à un analyseur de gaz Picarro G2508. Les flux de CO2 mesurés ont été modélisés en respiration du système sol-plante d'arachide (Reco) et en photosynthèse (GPP, ou productivité primaire brute), et les lacunes dans les données ont été complétées avec les sorties des deux modèles. La variabilité saisonnière de Reco, de GPP et de l'échange net de l'écosystème (NEE) a été ensuite étudiée en comparant les données FS et Sh. Les résultats ont montré qu'il n'y avait pas de différence significative entre FS et Sh pour les paramètres microclimatiques telles que la température à la surface du sol et l'humidité du sol (p > 0,05). Les modèles ont bien reproduit la dynamique saisonnière des flux nets de CO2, expliquant respectivement 86% (biais = 0,2 µmol CO2 m-2 s-1) et 73% (biais = 0,4 µmol CO2 m-2 s-1) de Reco nocturne mesurée, ainsi que 83% (biais = 0,7 µmol CO2 m-2 s-1) et 73% (biais = 1 µmol CO2 m-2 s-1) de GPP mesurée, respectivement pour FS et Sh. Reco et GPP, cumulées