Un travail d'analyse et de déductions avait conduit à formuler pour Shushufindi l'hypothèse d'une transmission des maladies du palmier à huile de type pourriture du coeur au niveau des racines par un insecte piqueur vivant dans le sol. La mission avait pour but de rassembler de nouvelles observations afin d'argumenter cette hypothèse. Les insectes du sol ne peuvent se développer dans des sols qui restent plus de quelques jours saturés d'eau. Il était donc indispensable pour continuer à s'intéresser au sujet que l'on observe des niveaux d'attaque plus faibles avec les terrains d'où l'eau s'évacue le plus mal. En effet, ce phénomène a été constaté par plusieurs méthodes. Il renforce ainsi cette hypothèse et permet d'entrevoir un contrôle agronomique direct des PC. Il a été confirmé la présence d'une seule espèce d'insectes piqueurs dans la terre au niveau des racines du palmier. C'est la punaise Cydnidae du genre Scaptocoris dont la présence était déjà connue. Elle existe un peu partout dans les cultures âgées (fortement touchées par les PC) à condition que le sol ne soit pas trop humide. Par contre, elle commence juste à s'installer dans les cultures jeunes où la progression épidémique des PC n'a pas encore débuté. Ceci représente un argument supplémentaire en faveur de l'hypothèse. Il n'a malheureusement pas semblé possible de vouloir chercher une corrélation plus significative entre cet insecte et les maladies : cela nécessiterait un travail de recherche aléatoire et exigeant quant aux moyens à mettre en oeuvre du fait de tous les facteurs qui peuvent intervenir sur le taux d'une maladie. La visite s'est conclue par la mise en place d'une première expérience de transmission par Scaptocoris sp. qui devra être complétée par d'autres. A ce titre, un protocole joint en annexe a été proposé peu de temps après la mission.