La présente étude a porté sur les facteurs qui déterminent la consommation de l'igname en milieu urbain. A cet effet, des enquêtes ont été réalisées dans les deux plus grandes villes de Côte d'Ivoire, Abidjan et Bouaké, auprès 360 familles par ville et traditionnellement consommatrices d'ignames. Les points abordés lors de ces enquêtes étaient relatifs à la disponibilité des ignames rencontrées à cette période de l'année sur les marchés et à leur préférence culinaire. Les enquêtes ont été effectuées en trois passages, en août 1999, janvier 2000 et juin 2000, généralement avec les mêmes familles. Les formes de préparation culinaire de l'igname fraîche généralement rencontrées en Côte d'Ivoire sont le foutou d'igname (forme pilée), l'igname bouillie, le ragoût d'igname, l'igname braisée et les frites d'igname. Six variétés d'ignames étaient généralement rencontrées sur les marchés d'Abidjan et de Bouaké. Il s'agissait des variétés précoces Kponan, Assawa et Lokpa (Dioscorea cayenensis-rotundata à deux récoltes) et des variétés tardives Krenglè (Dioscorea cayenensisrotundata à une récolte), Bètè bètè et Florido, (Dioscorea a/ata). Les trois espèces d'ignames citées dans ce travail, se relaient dans le temps et le marché est toujours caractérisé par la présence de deux espèces au moins. Kponan est la variété d'igname la plus appréciée sous toutes les formes culinaires à partir de sa première récolte en période d'août, jusqu'en période de janvier. Une conservation prolongée jusqu'en juin baisse sa qualité culinaire et c'est la variété Bètè bètè qui gagne la préférence des consommateurs, après s'être améliorée en qualité en cette période de l'année. Krenglè est surtout apprécié pendant sa période de récolte au mois de janvier. Les autres variétés, Florido, Assawa et Lokpa sont les moins appréciées sous toutes les formes culinaires pendant toute l'année. La présence des variétés d'ignames sur les marchés serait influencée par l'évolution de leur qualité et de leur préféren