La perception du potentiel des Cerrados brésiliens a considérablement évolué au cours des différentes phases de l'occupation de la région. A partir des années 60, la région fait l'objet d'une politique volontariste de colonisation agricole destinée à en faire le grenier du Brésil. Le processus d'occupation amène à des diagnostics contrastés (mise en valeur ou destruction socio-environnementale ?) auxquels correspondent des visions différentes de la région : zone vierge à conquérir ou identité régionale à sauvegarder ? A ces deux visions sont liées des définitions différentes de la dégradation (diminution d'un potentiel productif techniquement construit ou perte d'un potentiel naturel ?) qui permettent de légitimer des utilisateurs différents de ces ressources (grands producteurs capitalistes ou petits exploitants familiaux ?).